Des hauts et des bas reliefs en Asie centrale

Azerbaïdjan – Kazakhstan – Kirghizistan

Azerbaïdjan | Du 13 au 16 mars

La traversée express de l’Azerbaïdjan 

Malheureusement, nous ne restons que deux jours en Azerbaïdjan, le temps d’admirer les photos flatteuses du président qui ornent chaque rond-point, et d’être accueillies par une famille azerie très sympathique. 

Si ce séjour est si court, c’est que nous prenons très vite un bateau pour le Kazakhstan. En effet, à défaut d’avoir obtenu le visa turkmène, nous décidons de traverser la mer Caspienne à bord d’un ferry.

Les Azéris se renvoient la patate chaude

Alors qu’un cyclotouriste anglais, Tom, attend depuis cinq jours qu’un ferry parte pour Aqtaou, au Kazakhstan, nous avons la chance d’attraper un ferry le jour-même. Mais cela ne se fait pas sans peine : nous allons d’abord dans la ville portuaire d’Alat, pour s’entendre dire que les ferries en partance d’Alat ne prennent aucun touriste et qu’il faut se rendre à Bakou, la capitale azérie. Qu’à cela ne tienne, nous enchaînons avec 70km d’autostop pour atteindre Bakou. Là, l’employée du port nous assure qu’aucun ferry en partance de Bakou ne prend de touristes, et qu’il faut se rendre à Alat. Malgré ces informations contradictoires, nous gardons espoir, achetons nos billets et filons pour Alat. Les gardiens du port d’Alat tentent d’abord de nous renvoyer vers Bakou, mais changent de discours dès lors qu’ils voient nos billets. Nous pouvons enfin entrer dans le port et attendre le ferry qui ne partira finalement que le lendemain soir. 

Elephant woman

Nous sommes arrivées à bon port, mais il faut encore attendre le ferry. Nous passons la nuit dans le restaurant en pré-fabriqué du port, en compagnie de Tom et des conducteurs de camion. L’attente s’annonce longue, et à défaut de connaître l’heure d’embarquement, nous installons nos tapis de sol au fond du restaurant pour piquer un somme.

Vers 5h, une sensation de léger gonflement à son oeil droit réveille Maëlle. En se redressant, elle tombe nez à nez avec la figure horrifiée du cuisinier du restaurant. 

Craignant que les choses n’empirent, nous décidons alors d’appeler un docteur qui viendra en ambulance quelques minutes après. Le docteur en question prescrit aussitôt une bonne grosse piqûre. A la vue de la seringue datant de l’ère soviétique, Maëlle change d’avis, et l’oeil dégonfle presque instantanément. Nous finissons alors notre nuit et embarquons quelques heures plus tard.

Une traversée pas trop casse-pieds

Cette fois-ci, point de camions, mais des wagons de pétrole à bord du bateau. En 24h, nous arrivons au Kazakhstan sans encombre. 

Kazakhstan | Du 16 au 26 mars et du 2 au 6 avril


Première nuit kazakhe face à la mer

Débarquées au milieu de la nuit, nous nous rendons sur une plage avec Tom pour y planter nos tentes. Le lendemain, Tom s’en va sur son vélo tandis que nous émergeons de nos duvets. 

C’est long et c’est plat

L’Ouest du Kazakhstan est désertique. Nous passons une semaine dans le paysage le plus plat que nous n’ayons jamais vu. Au loin, des plaines, du sable, des toilettes et parfois des troupeaux de dromadaires qui traversent la route. 

Quant aux routes, elles sont si mauvaises qu’il nous faut parfois plus de 4h pour faire 100km. Sur la route d’Aktioubé, au nord du pays, une tempête de neige bloque notre progression pendant plusieurs heures. Et parfois, le brouillard empêche toute visibilité. 

L’avantage du désert, c’est que nous avons assez d’espace pour planter la tente. 

Et lorsqu’il fait trop froid, nous pouvons toujours compter sur l’hospitalité et la gentillesse des locaux, comme ici à Aktioubé :

Un avant-goût du Kirghizistan
En quittant Aktioubé, l’autostop s’annonce difficile, car il fait -13 degrés et les bourrasques de vent sont particulièrement froides. Nous finissons par accoster directement les chauffeurs dans une station-service, et trouvons un convoi de camions kirghizes qui accepte de nous mener jusqu’à Aralsk. La route étant longue, nous passons la nuit à l’arrière de l’un de leurs camions.


Aralsk et la mer disparue

Nous faisons une halte à Aralsk (Арал) et constatons tristement combien la disparition de la mer d’Aral affecte la ville. Aralsk elle-même semble s’enfoncer dans le sable.

L’architecture de la ville rappelle son passé de grande cité portuaire.

Le soir-même, il pleut à verse, et nous trouvons un abri à l’intérieur même d’une banque.


Notre ami l’autostoppeur

A Koulsary, une surprise nous attend dans un petit restaurant au bord de la route. Nous rencontrons notre premier autostoppeur du voyage, Youri, un Ukrainien parti faire (littéralement) le tour du monde en stop pour une période indéterminée et sans argent. Il joue du djembé pour gagner le gîte et le couvert. 

Kirghizistan | Du 26 mars au 2 avril

Un accueil lénifiant

Juste après le passage de la frontière Kazakhstan-Kirghizistan, nous découvrons une tête de Lenine taillée dans la pierre. Impressionnant !

Une police pas très polie

Premier jour au Kirghizistan, nous marchons tranquillement le long de la route à Tallas lorsqu’une voiture de police banalisée s’arrête à notre niveau. Les policiers nous demandent alors d’un ton pressant si nous détenons des livres dans nos sacs à dos. Un peu perplexes, nous répondons non. Ils feuillettent vaguement nos passeports, puis redémarrent en trombe. 

Nouvel épisode avec la police à Baliktchy : cette fois, un policier nous demande s’il y a des bombes dans nos sacs à dos !

Le retour des montagnes 

Après le désert kazakh, nous sommes ravies de retrouver un peu de relief. Sur la route de Bichkek, nous passons le col de Sussamyr (Суусамыр) en compagnie d’un éleveur de chevaux kirghize et de ses quatre neveux et nièces.


De la toile de tente aux boules à facettes

Maëlle connaît bien Bichkek, la capitale du Kirghizistan, puisqu’elle y a travaillé 3 mois l’année dernière. Nous retrouvons à Bichkek toutes ses copines kirghizes et logeons chez l’une d’entre elles, Mayram. Ses parents nous adoptent instantanément et sont aussi inquiets que les nôtres concernant notre voyage !

 Pour sortir dans les bars branchés de la capitale, nous troquons nos chaussures de marche contre les talons de la mère de Mayram.


Avez-vous déjà mangé une carte ? 

Nous, oui. Dans un bar de Bichkek, les serveurs ont l’audace d’offrir aux clients une pizza en forme de Kirghizistan. Dommage que les montagnes n’aient pas été en relief.

Ambiance sulfureuse à Issyk Ata

Entre deux arrêts à Bichkek, nous faisons un saut à Issyk Ata, pour nous prélasser dans les sources chaudes de la ville. La piscine est bordée par les montagnes encore enneigées, et l’eau est à 30 degrés. Royal !


Issyk Kul, c’est cool

Après Issyk Ata, nous nous rendons au lac d’Issyk Kul. Ce lac, le plus grand du Kirghizistan, est salé et ne gèle donc jamais. Nos lecteurs linguistes pourront en déduire qu’Issyk signifie « chaud » en kirghize. Le soir, nous logeons dans la ferme de Toulgan, qui élève ses vaches et ses moutons et nous fait goûter ses délicieux produits faits maison. 

Le lendemain, nous trouvons une petite plage déserte au bord du lac. L’eau turquoise et les montagnes qui la cernent sont si belles que nous choisissons de rester là pour la journée. Baignade dans le lac, puis cuisine au feu de bois. Les pâtes cuites dans l’eau du lac bouillie se révèlent très goûtues, quoiqu’un peu salées.

Prochain épisode

Nous partons demain matin d’Almaty, direction la Chine. On espère arriver à pied là bas… !

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