Un train peut en cacher un autre

Transmongolien| Du 21 au 23 mai

Première frontière traversée sur les rails, et premier train

Habituées à lever le pouce pour avancer, nous profitons de tous ces kilomètres parcourus sans effort. Le passage de la frontière est facile, les passeports sont même tamponnés dans nos cabines. Cela change des files d’attente et du stop en noman’s land !

Pendant le trajet, une rumeur court : le dernier wagon abriterait des prisonniers criminels en transfert, ce qui effraie notre voisine de cabine.

Autour du lac Baïkal | Du 23 au 30 mai

Avec la participation exceptionnelle d’Eliott.

Avis de recherche

Après le Transmongolien, on rejoint à Irkoutsk notre ami Eliott spécialement venu de France. On le retrouve sans sac, car ses affaires ont loupé le transfert à Moscou et sont parties en Chine. Heureusement le sac est récupéré le lendemain, avec un curieux petit cygne en porcelaine glissé dans une poche. Eliott a bien failli abandonner le cygne, de crainte qu’il contienne de la drogue.

Une nuit bien courte

La veille, nous campons à Irkoutsk face à la rivière Angara, à trois dans la tente, sur un terrain en pente.



Cap sur le Baïkal

Le sac récupéré, nous filons vers le lac Baïkal. Après deux jours de stop, nous découvrons les eaux cristallines du lac, et embarquons à bord d’un ferry pour gagner l’île d’Olkhon. 
 
Nous passons une petite semaine sur l’île, entre bivouacs, randonnées et baignades. Les paysages sont grandioses.

L’eau si pure qu’on la boit et qu’on s’y baigne (mais du coup, elle n’est plus si pure).


Un apprenti chaman

Tout à côté du village de Khuzhir se dressent des édifices chamaniques. Eliott, très sensible aux vibrations du lieu, peut maintenant parler aux animaux, et surtout aux chiens errants.

Multitâche

Sur un chemin, nous faisons la rencontre de Bulat, un insulaire aux multiples facettes, qui nous invite à prendre le thé chez lui. Petit-fils d’un éminent chercheur, professeur de mathématiques, d’économie et de chimie à l’Université de Kazan, charpentier-ébéniste, consultant en informatique, Bulat partage aujourd’hui sa vie entre Kazan et sa petite maison perdue dans les bois sur Olkhon. 

« Il est pas frais mon poisson ! »

Entre deux bivouacs, nous nous ravitaillons en ville et en profitons pour goûter le poisson local, qui aurait peut-être été meilleur un peu plus frais. Mais la bière fait passer le goût.

 

Soirée à la polonaise

De retour à Khuzhir, nous rencontrons Tomac, un jeune Polonais aux airs de Legolas, qui nous invite à passer la soirée avec lui et ses 3 amis sur la plage autour d’un feu. La soirée est arrosée à la vodka et au kvas, une boisson locale au blé fermenté. Nos chemins se séparent le lendemain, car nos quatre Polonais s’apprêtent à randonner une semaine sur l’île.

Soirée film d’horreur

Pour notre dernière soirée sur les rives du lac, Maëlle nous raconte tous ses films préférés (La colline a des yeux, La maison de cire, The Grudge, etc.). Eliott, l’imagination échauffée, croit voir Bulat derrière chaque rocher, une hache à la main. Il refuse de dormir seul, et nous tirons à la courte paille pour savoir laquelle de nous deux aura la chance de le rassurer sous sa tente. Sacré Eliott !

Trois suspects dans la ville

De retour vers Irkoutsk, nous faisons un arrêt à Bayanday pour chercher un café, hélas inexistant dans cette petite bourgade. En revanche, la police est bien présente, et nous contrôle à deux reprises, à quelques minutes d’intervalle. 

Transsibérien| Du 30 mai au 3 juin

C’est avec notre inséparable Eliott que nous montons dans le train, chargés de vivres pour 4 jours entiers. 


Perdre le fil du temps

Le Transsibérien, entre Irkoutsk et Moscou, couvre plus de 5000km et 5 fuseaux horaires. À bord, personne ne sait quelle heure il est, certains vivent à l’heure locale, d’autres à l’heure de Moscou. Pour ne pas avoir à débattre sur l’heure des repas, une solution : manger en continu.

Attention aux oreilles !

Les toilettes sont propres mais bruyantes. L’appel d’air qui sert de chasse d’eau manque de nous perçer le tympan. Du coup certains décident de ne pas tirer la chasse…

Session shopping

Le train suit un programme millimétré définissant chaque arrêt et sa durée. Lorsque les arrêts excèdent 5 minutes, tous les passagers s’empressent de quitter le​ wagon pour prendre l’air. On peut alors acheter tout et n’importe quoi sur le quai, des chapkas, des porte-clefs souvenirs ou des poissons séchés.

Et même parfois des locomotives.

Dans notre wagon, il y a…

Nous dormons en 3e classe (Platzkart) et partageons le wagon-lit avec 53 autres Russes en pyjama et en chaussons.

Cette promiscuité facilite beaucoup les rencontres :

– Rinat, sur la couchette voisine, vit à contre-courant et fait le Ramadan. Il dort et prie tout le jour, et rompt le jeûne la nuit tombée. Très attentif, il n’oubliera jamais de nous souhaiter bonne nuit et bon appétit.

– Olga et Sophia, deux retraitées, partagent aussi notre compartiment. Elles se lancent dans des débats très sonores de 6h à 7h du matin, puis se taisent jusqu’à 19h, lorsqu’elles se couchent.

– Iana, une jeune étudiante, joue aux cartes avec nous et apprend à Eliott des rudiments de russe. 

– Garsh, un Américain venu d’Alaska, est ébéniste aux États-Unis. Il voyage en train de la Mongolie à la Bulgarie.

– Anna, une docteure spécialisée en médecine alternative, nous fait découvrir un instrument étonnant dont nous avons oublié de noter le nom. Avis aux lecteurs musiciens !

– Un homme en tee-shirt jaune, dont on ne connaîtra jamais le prénom. Il se rend toutes les 15 minutes au samovar pour remplir sa tasse d’eau chaude.

– Une bande de marins en service militaire, dont l’un ressemble à un évadé de prison. Nous apprendrons plus tard que le Transsibérien est très populaire parmi les militaires, car la durée du trajet n’est pas comptabilisée dans leurs jours de congés. Cela permet donc d’allonger leurs vacances.

Super Nanny !

La provodnitsa, responsable de wagon, veille sur tout ce petit monde. Elle retient chaque visage et connait les arrêts de chacun. Un jour, alors que Maëlle tarde à rentrer après un arrêt en gare, la provodnitsa remarque aussitôt son absence et demande des nouvelles à Alix et Eliott.

Arrivée à Moscou

Nous arrivons dans capitale à 4 heures du matin, il fait déjà grand jour et nous croisons les fêtards qui sortent de boîte. Eliott nous quitte le soir même, car il prend un vol pour partir en Inde. Merci d’être venu Eliott !

2 réflexions sur “Un train peut en cacher un autre

  1. Splendide voyage au travers de vos fabuleuses photos, (depuis Coincy les grands voyages sont intérieurs !! )
    Impressionnant ce périple en train ! là aussi le voyage est autant à l’intérieur qu’à l’extérieur 😀
    Bref, quelle aventure tout ce périple, un vrai bonheur de vous suivre et se fondre dans vos clichés. J’en suis toujours aussi impressionnée par votre échappée monumentale !!
    Mille bisous et pensées Véro

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